17 mai 2010

La jeunesse de Jirô Taniguchi

Dans le manga Un zoo en hiver, le célèbre bédéiste raconte les années de sa jeunesse (1966-1968). Un récit s’apprentissage en sept épisodes, chacun ayant une trentaine de pages.

Chapitres et épisodes

1. – Un zoo en hiver (5-36)

[Kyôto, décembre 1966] – Solitude d’un adolescent rêveur

L’auteur coïncide avec le personnage principal. Il s’adresse directement au lecteur. La première case est une vue panoramique. Une image sur le zoo d’Okazaki où se réfugie le jeune Hamagushi les jours de congé. Là, il s’adonne à son loisir préféré, dessiner. Tout le reste du chapitre porte sur l’entreprise de textile Watanabe où travaille Hamagushi : la famille du patron, les employés, les appartements et l’atelier. Akayo, la fille du patron, a quitté son mari pour revenir chez ses parents. Son mariage arrangé a échoué suite à une liaison avec son amant Tsurutu, un employé congédié de Watanabe. Le père d’Akayo et patron d’Hamagushi confie la surveillance des sorties de sa fille à son jeune employé. Le chapitre se termine par une rencontre entre Akayo et Tsurubu au zoo. Faisant écho à la première case, Hamagushi se retrouve de nouveau seul parmi les animaux. Ses monologues concluent le chapitre initial.

2. – Tout commence au printemps (37-68)

[Tôkyô, février 1967] – Travail dans un atelier de dessinateurs de mangas

Invité par son ancien camarade Tamura, le jeune Hamagushi arrive par train à Tôkyô. Tamura lui apprend que sa copine est modèle dans son école de design. Suivant une suggestion de son ami, Hamagushi postule le poste d’assistant dans un atelier de manga. Tout le chapitre porte sur cet atelier, son personnel et la production de mangas. C’est là que le jeune découvre les artisans Shiro Kondô, Higashino, Moriwaki, Kiruchi et Fujita. Hamagushi indique à Kondô qu’il est né à Tottori. Le chapitre se termine par des monologues révélant au lecteur la démission d’Hamagushi à Kyôto et son engagement à Tôkyô où il va travailler dans l’atelier de Kondô pendant cinq ans.

3. – Dessiner des nus (69-98)

[Tôkyô, mai 1967] – Initiation à la vie nocturne des artistes

C’est le chapitre de l’initiation. D’abord, Tamura amène Hamagushi à son école de design pour dessiner des nus. Ensuite, il lui présente sa copine Yukiko (modèle) et l’amie de celle-ci, Misako. Ensuite, ils vont faire une tournée dans le quartier Shinjuku. En fin de soirée, dans un bar du quartier Kabukichô, Hamagushi et Misako rencontrent Tetsuo Kikuchi. Hamagushi s’enivre et se réveille le lendemain matin chez Misako. À la fin du chapitre, Hamagushi exprime sa satisfaction d’avoir découvert le «lieu où naissent les rêves».

4. – La visite de mon grand frère (99-130)

[Tôkyô, septembre 1967] – Famille d’Hamagushi

L’atelier de Kondô reçoit plusieurs visiteurs étrangers. Kondô suit d’ailleurs des cours d’anglais en vue d’une visite aux États-Unis d’Amérique. La suite du chapitre permet de découvrir la famille d’Hamagushi. L’auteur raconte l’enfance des deux frères, ayant un écart d’âge de dix ans. Ils ont été élevés par leur mère après le décès de leur père alors qu’Hamagushi avait 5 ans. Kazuo, le grand frère d’Hamagushi, s’invite à l’atelier où travaille son jeune frère. Kazuo raconte aux employés de l’atelier qu’il aurait aimé être peintre et que son jeune frère, surnommé Mitsuo, dessinait des mangas dès son tout jeune âge. Il avait renoncé à son rêve pour aider sa mère et son frère. Le lendemain de son arrivée, à la suite d’une histoire rocambolesque, le grand frère fraternise avec Kikuchi et Kondô. En quittant la ville, il se dit rassuré au sujet de Mitsuo et va faire un rapport positif à leur mère inquiète.

5. – De longs congés (131-162)

[Tôkyô, mars 1968] – Vie difficile des mangakas

Le chapitre révèle les difficultés rencontrées par les mangakas. Hamagushi profite du voyage de Kondô à l’étranger pour sortir et s’amuser avec Tamura dans le quartier Shinjuku. Un jour, il découvre que son colocataire Fujita dessine des mangas depuis un an. Comme ils ont le même âge, Hamagushi en est jaloux. Dans un long monologue, il raconte le manga sur lequel il planche avec peine. Il accompagne Fujita à la maison d’édition où travaille Higashino. Le manga de Fujita est bien accueilli, mais il devra le retravailler. Moriwaki surprend les deux jeunes assistants à l’atelier. Il leur raconte ses déboires de mangaka et s’en prend physiquement à Fujita. Kikuchi intervient. Il souligne l’importance de Moriwaki pour Kondô et encourage Hamagushi à produire des mangas. Finalement, le manga de Fujita est refusé.

6. – Un vœu fait aux étoiles (163-196)

[Tôkyô, juillet 1968]

Reiko, l’amie de Kikuchi, présente sa jeune sœur malade Mariko à Hamagushi. Les deux jeunes sortent ensemble et se lient d’amitié. Mariko aide Hamagushi pour la création de son manga. Tout comme Kazuo, Mariko trouve qu’Hamagushi est bien chanceux de faire ce qu’il aime. Inspiré par Mariko, Hamagushi abandonne ses sorties avec Tamura pour se concentrer uniquement sur son manga. Il complète sa bande dessinée, Un vœu pur les étoiles, mail il ne peut la remettre à son amie, car celle-ci est retournée à l’hôpital de Sendaï. Il remet ses planches à Reiko afin que Mariko puisse les lire. Le chapitre se termine par ce monologue : «Est-ce que mariko avait lu mon histoire?»

7. – Un rayon de soleil en hiver (197-231)

[Tôkyô, novembre 1968]

Hamagushi n’arrive plus à se concentrer sur son travail, car il pense constamment à Mariko. Une lettre de son amie le laisse perplexe. Il retourne au zoo et se remémore ses visites avec Mariko. Par hasard, il rencontre Ayako avec son bébé Kô. Ils évoquent leurs souvenirs communs. Elle lui recommande d’avouer clairement son amour à son amie. N’hésitant plus, Hamagushi va chez Reiko. Celle-ci essaye de le raisonner, mais Hamagushi décide d’aller voir Mariko à Sendaï. Son amie se dit heureuse de le revoir, l’informe que son manga a été accepté et qu’il doit retourner à Tôkyô pour la réviser. Hamagushi révise son manga qui est publié dans le supplément d’hiver de Shônen Holiday. Il revoit Mariko et lui présente son manga publié. L’histoire se termine par un monologue dans lequel Hamagushi exprime son rêve le plus profond.

Caractéristiques graphiques

La plus grande partie du récit se déroule dans la mégalopole Tôkyô, mais les images illustrent des personnages dans des environnements à dimension humaine. Sur les pages frontispices de chaque chapitre, l’auteur se représente sous les traits du jeune Hamagushi.

La première case de chaque chapitre illustre une vue panoramique, avec l’indication du lieu et de la date. Les planches sont remplies de cases carrées ou rectangulaires. L’agencement de ces cases varie d’une planche à l’autre, selon la répartition et le nombre de cases. Plusieurs de ces cases sont hors cadre. Les bulles des dialogues sont ronds ou ovales, alors que les monologues d’Hamagushi sont rectangulaires.

Le dessin est en noir et blanc, avec des aplats noirs généralement réservés aux cheveux. Les détails d’architecture et les éléments du mobilier sont soignés tandis que les traits des personnages sont allégés.

Référence

Taniguchi, Jirô. – Un zoo en hiver. – Adaptation graphique et lettrage par Vincent Lefrançois. – Paris : Casterman, 2009. – 231 p. – (Écritures). – ISBN 978-2-203-02099-3. – Cote BAnQ : ZOO.

Biographie

Bibliographie de Taniguchi Jiro (Hanpansu)
Jirô Taniguchi (Wikipédia)
Taniguchi Jiro (Biographie et entretien par Franck Aveline) (du9)
Un Zoo en hiver (Casterman)

Critiques

Un Zoo en hiver (Ginie)
Un Zoo en hiver de Jirô Taniguchi (Manuel Picaud)
Un zoo en hiver, de Jirô Taniguchi (Benoît Richard)

Sur la Toile

Jiro Taniguchi. The Recognized Fan Site (D. Sugimoto)

Aucun commentaire: