16 mars 2015

Le Métier de documentaliste

Jean-Philippe Accart, avec la collaboration de Marie-Pierre Réthy, vient de publier une quatrième édition entièrement repensée et mise à jour du livre de référence Le Métier de documentaliste, aux Éditions du Cercle de la Librairie.

La préface d’Anne-Marie Libmann et Véronique Mesguich, coprésidentes de l’ADBS, situe cette nouvelle édition au terme (transitoire) des mutations des quinze dernières années dans le domaine de l’information et de la documentation. Les transformations du métier de documentaliste sont notamment concomitantes et consécutives à la révolution numérique, à l’émergence des mégadonnées, à l’utilisation généralisée des appareils mobiles et à l’interactivité dans le monde des études, des médias, des entreprises et des organisations.

L’introduction souligne les changements de la nouvelle édition par rapport à ses trois moutures précédentes. Les destinataires de ce « manuel pratique » sont ensuite énumérés: les professionnels de l’information (dont les documentalistes), les professeurs et les étudiants, les responsables et décideurs, les consultants, les personnes désirant se renseigner sur le domaine de la documentation. Enfin, les cinq parties de l’ouvrage sont présentées: L’environnement, Le métier, Les techniques documentaires, La technologie, Les développements.

Le sommaire est inséré en début d’ouvrage, tandis que la table des matières détaillée est placée à la fin. Les annexes offrent des outils de repérage supplémentaires: Glossaire, Sigles et abréviations, Index des auteurs cités, Index des termes, Bibliographie générale.

Les diverses parties du livre sont ainsi agencées: 1° le résumé de la matière, 2° l’exposé décliné dans différents chapitres, 3° des références bibliographiques pour approfondir le thème abordé. Des encadrés (sur fond de couleur) et des illustrations (organigrammes, schémas, tableaux) enrichissent les explications.

I - L’environnement

Le chapitre initial porte sur l’information: définition (notion), sources (littératures blanche, grise et noire), culture (processus), typologie (facettes), valeur et pertinence (critères et choix). Le chapitre suivant traite de la profession: formation (sciences de l’information et de la communication), domaines (archives, bibliothèques, services de documentation, musées), réseaux associatifs (internationaux, francophones, européens, nationaux), histoire (jalons). Le chapitre 3 aborde les implications sociales: information et production (interpénétration), politiques de l’information (monde, Europe, France), économie (modèles évolutifs), droit de l’information (droits d’auteur et voisins), gouvernance de l’information (système d’information, gestion des connaissances). Le chapitre 4 concerne les utilisateurs (profils, besoins) et les interactions utilisateurs / documentalistes.

II - Le métier

Les différents volets du métier de documentaliste sont tour à tour spécifiés et décrits avec minutie: document (forme et contenu) et documentation (nature et objet); service de documentation (définition, spécificités, démarche projet); formations (études), profils (compétences), normes (internationales), éthique (déontologie) et milieux de travail (situation, tendances) du documentaliste; gestion du service de documentation (objectifs, personnel, budget, moyens); évaluation (but, types, modalités); mise en marché (définition, principes, coûts) et communication (interne, externe) du service de documentation. Tous ces éléments sont à la base de l’exercice du métier de documentaliste, compte tenu du contexte général présenté dans la partie initiale de l’ouvrage. Notons également l’importance des renseignements contenus dans les nombreux encadrés des chapitres 5 à 10 inclusivement.

III - Les techniques documentaires

Les trois chapitres de cette partie, la plus volumineuse du livre, décrivent les opérations de la chaîne documentaire: acquisition, traitement et diffusion de documents. Un organigramme sur ces opérations est affiché sur la page d’introduction. L’acquisition de documents est présentée sous les points suivants: politique (enjeux, critères de sélection, outils, procédures), structure du fonds documentaire par supports (périodiques, livres, bases de données, littérature grise, archives ouvertes), évaluation (inventaire, désherbage). Le traitement matériel des documents est abordé succinctement, alors que le traitement intellectuel est détaillé avec de nombreux tableaux et encadrés, selon les trois étapes de l’analyse documentaire: catalogage, indexation et résumé. La diffusion de l’information est assurée par des services et des produits. Les services recouvrent plusieurs dimensions, notamment l’accueil et la consultation des documents (accès, circulation, diffusion, prêt). Selon le service de documentation, les produits offerts aux utilisateurs peuvent être plus ou moins diversifiés: élémentaires, élaborés, courants, dynamiques, interactifs, personnalisés.

IV - La technologie

Les enjeux technologiques sont vus selon trois axes: l’informatique documentaire (chapitres 14-17), les données (18), la recherche d’information (19-20). Les avantages, objectifs et étapes de l’informatisation d’un service de documentation sont d’abord précisés. Le travail collaboratif, la gestion et la numérisation de documents sont ensuite abordés. Le deuxième volet porte sur certaines facettes relatives aux données: blogues et microblogues, fils et agrégateurs de syndication, sites collaboratifs, baladodiffusions, réseaux sociaux, signets partagés, portails, applications composites; libre accès, données ouvertes, mégadonnées, objets. Le dernier point porte sur la recherche d’information: méthodologie, moteurs généralistes et spécialisés, veille.

V - Les développements

La dernière partie, à la fois rétrospective et prospective, aborde quatre points déterminants pour le devenir du métier de documentaliste: collaboration (avec les utilisateurs et entre professionnels), médiation (sociale, culturelle, numérique, technologique), évaluation (pertinence et crédibilité de l’information), formation (initiale, continue, à distance). L’auteur termine cette partie par une question: « le documentaliste est-il, peut-il, devenir un architecte de l’information? » En guise de réponse, il reproduit le Manifeste d’Andrea Resmini et Luca Rosatti: Pour une architecture de l’information omniprésente.

La brève conclusion de l’ouvrage fait le point sur le champ de l’information documentation, les atouts des documentalistes et les voies possibles pour le métier de documentaliste.

Le Métier de documentaliste s’adresse à un lectorat français, mais il pourrait être utile à titre de référence comparative et de ressource complémentaire dans d’autres pays de la Francophonie.

Référence

Accart, Jean-Philippe; Réthy, Marie-Pierre. - Le Métier de documentaliste. - 4e édition. - Préface d’Anne-Marie Libmann et Véronique Mesguich, coprésidentes de l’ADBS. - Électre / Éditions du Cercle de la Librairie, 2015. - 425p. - ISBN 978-2-7654-1461-2. - BAnQ: à venir [cotes des éditions antérieures: 020.71144 A1692m 1999 - 020.71144 A1692m 2003 - 020 A1692m 2008].

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Site de l’auteur

Jean-Philippe Accart (Site dédié aux professionnels de l’information-documentation)

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Le recueil Documentation regroupe une sélection de comptes rendus sur des ouvrages d'information et de documentation. Les publications commentées ont trait aux domaines suivants: informatique, bibliographies, bibliothéconomie, encyclopédies générales, publications en série, muséologie, journalisme, manuscrits et livres rares; linguistique, dictionnaires et grammaires.

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